Drawing Now 2012

Drawing Now 2012

Salon du dessin, Drawing Now 2012

Salon du dessin, Drawing Now 2012
Galerie ALB, Carrousel du Louvre, à droite ma galeriste Anouk LeBourdiec

deer dance [2]

deer dance [2]

deer dance

deer dance


nina

nina

dientes/juego

dientes/juego

nino

nino

tigre

tigre
aquarelle 60/80cm





muselières

muselières









L’enfance n’est pas l’innocence, de Jean Marc Cerino à Sonia Foulc

“A propos d'une des dernières peintures de Sonia Foulc et de toutes les autres”

Une petite fille nous regarde de ses grands yeux ronds, le visage levé vers nous. Elle nous interpelle avec dans le regard cette confiance propre aux enfants lorsqu'ils sont en compagnie de l'adulte qui en a la responsabilité. Si aucun élément n'habille l'espace, le fond est teinté d'une légère coloration rose, que cela soit dans la répétition d'un motif de cœurs pouvant rappeler une tapisserie de chambre ou par de simple aplats irréguliers et

légèrement délavés.

Pourtant dans cette scène somme toute simple, voire quotidienne, quelque chose de terrible semble en suspend. Tant dans ce visage légèrement "adulte", semblant déformé par une plongée exagérée du cadrage -une distance exagérée qui ne serait plus celle de l'adulte vers l'enfant mais comme dans un basculement improbable que seul l'art peut permettre, celle de l'enfant vers l'adulte donnée dans les yeux de l'adulte -que dans cette forme traînée par l'enfant, comme ramenée de la forêt. Une forme constituée de deux aplats verts clairement délimités pouvant renvoyer à des bois de cervidés et d’une masse informe grise pouvant quant à elle évoquer une carcasse faite de poils, de chair et d’os ; l'ensemble donnant l'impression d'une véritable charogne.

Une ambiance sourde, presque angoissante émane de cette peinture, pouvant évoquer, comme en écho, certains passages de La Nuit du chasseur de Charles Laughton ou de La Route de Cormac McCarthy. Qu’a-t-on demandé à cette enfant d’aller chercher ? À moins que ce ne soit tout simplement elle qui remmène cette chose et risque de se faire réprimander de l’avoir là.

Pourtant cela pourrait être également un simple jeu de matière et de forme pouvant renvoyer à tout autre chose, voire à rien d’autre que de la peinture, traînée par l’enfant. De la peinture à la surface même de la toile alors que l’enfant elle s’efface petit à petit dans la perspective de la plongée. Une impression renforcée par la constitution en diptyque de cette œuvre. Dans lequel le panneau de droite en léger décochement, n’est au final constitué que de matière et de formes abstraites et presque informelle si ce n’était le motif décoratif des cœurs.

Et cette fine dichotomie entre ces deux espaces, qui au premier regard passe presque inaperçu, renforce néanmoins l’impression persistante que ce soit la peinture elle même que l’enfant traîne derrière elle, faisant métaphoriquement de l’ensemble, dans cette étrange tension entre image et fait plastique qui caractérise le travail de Sonia Foulc, l’image même de l’enfance de la peinture.

“L’enfance de la peinture n’est pas l’innocence”

Par delà l’aspect biographique qui travaille, traverse, la peinture de Sonia Foulc, et qui l’a profondément marqué dans sa recherche d’une voix, ce qui surprend avant tout dans la démarche de cette toute jeune artiste c’est cette volonté de vouloir tout porter en même temps, de tout hisser à la même hauteur, de se charger de la responsabilité de la totalité de ce que doit véhiculer tout acte réel de création : représentation, présence, sujet, sens …

Attitude l’amenant à faire de la peinture en pensant vivement et profondément le médium et dans le même temps à ne le considérer que comme un moyen ; à penser réellement et au plus loin le sujet (philosophiquement, socialement, existentiellement) et en même temps ne le considérer que comme un alibi à faire de la peinture.

Un double mouvement de balancier lui permettant d’espérer quelque chose qui serait au delà de la peinture mais ne pouvant être accueilli qu’en elle : “Je ne fais pas de la peinture le motif de ma démarche, mes questions ne sont pas dirigées sur le médium même, bien que celui-ci soit ma motivation profonde. La peinture anime quelque chose

d’une vitalité, d’une respiration, d’une tension, autant d’idées qui s’apparentent à une présence, à un être-là.”

Car seule une forte confiance dans la peinture (la qualité des couleurs, des formes, des matériaux, de leur mise en œuvre… comme des sujets abordés) peut permettre l’apparition de cette étrange présence, d’atteindre cette voix particulière que Sonia Foulc recherche : “Je cherche à situer mes productions entre le haut et le bas, sur une lame de rasoir, positionnant aussi bien mes figures que celui qui les regarde dans un équilibre précaire.”

À travers cet équilibre précaire que Sonia Foulc recherche, ce sont les conditions justes voire “éthiques” de faire des images qu’elle interroge, offrir en même temps au spectateur le sujet, ces figures, et la distance ou le retrait par rapport à ce sujet afin d’échapper à tout pathos ou à toute fascination ; ce qui ne rejette en rien l’émotion ou la sensation. C’est proposer et laisser au spectateur la possibilité d’un espace, voire d’un espacement. Car c'est bien là, dans cet espacement, que la qualité symbolique et métaphorique de l'art à inaugurer de nouvelles postures, de nouveaux rapports, sans rien imposer, en laissant le sens ouvert se joue. Un don et un retrait offert en même temps. Opérer de tels choix de représentation, c’est faire le deuil "du tout dire" ou "du tout montrer" afin d’être au plus prêt de la complexité du monde et des êtres.


Jean Marc Cerino

mardi 27 avril 2010

TaDaAAaaaaamM

Tout nouveau, tout frais, mon blog, est un simple espace de "présentation" de mon travail plastique, dessins, peintures, photos, écrits, expo and so one and so one.. pas très rigoureux, pas très ordonné, il me permettra de partager mes nouveaux petits et de garder une trace des plus anciens.
Ce n'est certainement pas sa forme définitive mais bon depuis que j'en parlais, voila qui est fait!